LA VALLÉE DE CAMPAN

Vallée de Campan
Vallée de Campan

La vallée de Campan a toujours fait l’admiration des visiteurs. Dès 1614, Guillaume Mauran note que « cette communauté de Campan abonde en bétail à laine et le beurre y est beaucoup meilleur qu’en aucun endroit des montagnes de Bigorre ». En 1667, Monsieur de Froidour, grand maître des eaux et forêts, ne tarit pas d’éloges en l’honneur de cette vallée heureuse : « … les coteaux et les montagnes sont si vastes et produisent une telle quantité de pâturages que je crois qu’il y en a suffisamment pour deux mille bêtes à cornes et trois fois autant de menu bétail … que tout le monde y est riche et qu’il n’y a personne de si misérable qu’il n’ait un cheval ; que le peuple de l’un et l’autre sexe y est propre et change souvent d’habit … qu’on y mange de très bon pain et qu’on y boit le meilleur vin du royaume ; et figure-vous après tout cela que les prairies seules donnent toutes ces commodités et toutes ces richesses ».

L'Adour autour de Campan
L'Adour

Au XVIIIème siècle, à l’aune des thèses rousseauistes, comparée à l’Eden, elle apparaît comme un paradis perdu. La littérature exalte le cadre bucolique, la nature généreuse, les terres fertiles arrosées par la rivière de l’Adour, la douceur de ses habitants. Young écrit : « la vallée de Campan de laquelle j’avais entendu merveilles et qui dépassa encore beaucoup mon attente … resplendit de la plus riche et de la plus luxuriante végétation … ce paysage est dans l’ensemble pour la forme et la couleur le plus exquis dont mes yeux se soient jamais régalés ».

Tramway à Campan
Tramway à Campan

Au XIXème siècle, les historiens mettent en avant une paysannerie laborieuse dont les activités sont centrées sur le pastoralisme, le travail de la terre, le filage et le tissage. Le marbre extrait de la carrière de l’Espiadet (Payolle), autrefois exploité à l’usage exclusif des chantiers royaux, est acheminé jusqu’à Bagnères et ensuite transporté par voie ferroviaire. La vallée s’achemine doucement vers la modernité avec la construction d’un tramway électrique reliant Lourdes à Bagnères-de-Bigorre et Artigue. « Modernité car un tel projet passe par la mise en place de deux usines hydro-électriques afin d’alimenter l’ensemble du réseau ». La ligne entre en service à partir de 1914 par tronçons successifs. Elle permet de désenclaver la vallée et, durant l’entre-deux-guerres, de faciliter le déplacement quotidien de ceux qui se rendent à Bagnères-de-Bigorre pour travailler. 

Fontaine de Campan
Fontaine de Campan

Aujourd’hui, les villages ont conservé leur habitat traditionnel. Les maisons à étage, couvertes d’ardoise, déploient une galerie sur toute la façade exposée au Sud. Les murs en pierre et en galets, enduits à la chaux, sont rythmés par des ouvertures aux encadrements de pierre taillée ou de marbre. Parallèlement aux activités traditionnelles d’agriculture et d’élevage, s’est constituée une petite industrie. L’artisanat local est également présent sur le territoire : poteries de Sainte-Marie-de-Campan, Mounaques de Campan, laines des Pyrénées à Cieutat. Les secteurs du commerce et du tourisme se sont développés autour de la randonnée pédestre, du thermalisme, du ski et de l'Observatoire du Pic du Midi. VTT, parapente, parcours suspendus, pêche, canyoning, rafting ... ont créé des métiers nouveaux, centrés sur les loisirs.

Col du Tourmalet, tour de France
Col du Tourmalet, Tour de France

Si par le passé, ce sont les hommes de plume qui ont fait la notoriété de la vallée de Campan, au XXe siècle, c’est sans doute le Tour de France qui a contribué, par-dessus tout, à la faire connaître. En effet, depuis 1910, elle est le point de départ pour l’ascension du fameux col du Tourmalet qui a été le théâtre d'exploits et où, souvent, la victoire finale s'est jouée, faisant entrer les Pyrénées dans la légende du Tour.